Mourir de rire
SOLO CLOWNESQUE
L’histoire
C’est la nuit.
Gus, un vagabond urbain, pousse son caddie dans les rues désertes d’une zone artisanale abandonnée. La ville toute proche laisse courir sa plainte nocturne. Gus doit se nourrir, s’abriter, dormir. Son chemin s’arrête dans un hangar désaffecté. Une porte s’ouvre sur un atelier vidé de ses machines. Des mannequins trainent encore là, au milieu de bouts de tissus, de cartons éventrés.
Le lieu est sombre. Les ombres inquiétantes.
La vie s’est échappée, mais l’électricité est restée. Encore quelques heures avant le lever du jour, il peut s’installer, s’apaiser et boire un coup…des coups, et essayer de dormir. Mais les fantômes rôdent. Silhouettes désarticulées et objets épars sortent de la poussière du temps et réveillent les rêves de sa vie passée.
Bah, les éclats de ses souvenirs sont étrangement drôles, à mourir de rire.
Enfin le jour se lève. Au loin des cloches sonnent, joyeuses.
Le personnage de Gus
C’est en 1991 que Gus fait son apparition sur scène et dans les rues d’Avignon.
Mourir de rire est le résultat de ses nouveaux pas dans l’aventure exigeante du rire et de l’art clownesque, prenant la forme d’une belle énergie à l’épaisseur dramatique, tragi-comique.
Gus est un clown Auguste solitaire. Sa silhouette est reconnaissable entre toutes. Il a toujours trainé sa carcasse pour se protéger du monde. Ce monde, qui, au fil du temps l’a modelé, façonné au rythme des blessures incontournables de la vie.
Cela s’est passé presque sans qu’il s’en aperçoive. Il a tout avalé, tout compressé au plus profond de son être. Sait-il seulement que le perpétuel bougonnement qui le caractérise cache le volcan qui sommeille en lui et qui le ronge inexorablement.
Manger, boire, dormir, s’abriter, c’est son urgence quotidienne. Son monde, c’est l’univers qu’il s’est forgé, légèrement décalé, drôle, pas très loin du monde des autres. A côté de lui le rire chatouille, complice.